Concours plus ou moins biaisés, authenticité des photos et une nouveauté à l’essai pour vos appréciations. Bon capteur !
Décidément, les concours photos ont bien du plomb dans l’aile ces derniers temps…
Quand ce n’est pas une “photo” générée par IA qui gagne sans que le jury le sache, ou une véritable photo abusivement exclue au prétexte qu’elle serait générée par IA alors que non…, maintenant on assiste à une photo mise en scène qui gagne sans que le jury n’en ait été informé…
Cet article de PetaPixel, en anglais, Picture That Won ‘World’s Largest Photo Competition’ Was Staged, en français La photo qui a remporté le “plus grand concours photo du monde” était une mise en scène, nous raconte donc que la photo gagnante du CEWE Photo Award résulte d’une mise en scène réalisée lors d’un atelier photo en Indonésie.

Une belle photo, là n’est pas la question.
La lecture du règlement de ce concours n’est en fait pas particulièrement explicite sur ce plan : les photos soumises doivent “représenter le motif et le contenu essentiel de l’image de manière inaltérée et réaliste”.
Dikye Arlani, la photographe gagnante, aurait-elle reçu cette “récompense” si elle avait précisé les conditions de prise de vue alors que sans doute tout le monde (à part les participants à l’atelier photo) s’imagine que c’est une photo prise sur le vif ? Pas si sûr…
Une composition captivante : Une photographie vivante de la communauté indonésienne.
“Une image forte avec une bonne composition.” C’est ainsi que le président du jury, Michel Comte, explique le choix de la photo gagnante. Le photographe indonésien Dikye Ariani montre de manière impressionnante comment capturer l’atmosphère d’un moment spécial.
Nous vivons littéralement la dynamique du jeu de cartes, nous nous immergeons dans la scène et nous y prenons part. Le moment est figé dans le temps. La composition est convaincante, avec une profondeur particulière et un protagoniste clair. Elle est au centre de l’attention et encadrée par les autres protagonistes. La lumière centrale et diffuse soutient cette composition.
Our world is beautiful – La photographe Dikye Ariani documente la vie des villes et des villages indonésiens. Elle montre des scènes de la vie quotidienne et cherche la beauté de l’instant. “Au fond, la beauté est partout autour de nous. Il suffit de regarder autour de soi pour la trouver.”
Site CEWE

La question de l’authenticité d’une photo, notamment depuis l’apparition des images générées par IA difficilement détectables, est bien sûr de plus en plus importante et, comme je l’évoquais il y a bientôt un an dans le #208, différents acteurs de la photo essaient d’y trouver une réponse technologique.
Essayer de corriger une dérive introduite par une technologie par une autre, ou comment ne pas tirer les conséquences de ses expériences précédentes. Une chose est sûre, l’Homme s’évertue à reproduire ce qu’il sait ne pas fonctionner… Existe-t-il d’autres animaux qui en font de même ?
Aujourd’hui, un premier constructeur met en œuvre la technologie CAI, pour Content Authenticity Initiative (en savoir plus dans le capteur #208), dans sa dernière évolution du M11, le M11-P. Bon, à près de 9000€ le boîtier il faut être vraiment fan de la marque ! 😀
Avec cette 1ère commercialisation que d’autres marques ne manqueront sans doute pas de suivre, ça va poser pas mal de questions. Quid de mon boîtier pas si vieux ? Obsolète ? Une mise à jour de son firmware ? Cela va-t-il être réalisable pour tous ? Gratuitement ?
Et puis ça ne concerne que les JPEG (ou PNG) produits par le boîtier, autrement dit pas les RAW, ces “négatifs numériques” que les photographes traitent avec des logiciels spécialisés (je ne citerai que l’excellent darktable), comment certifier l’authenticité de la photo par la suite ?
Et OK le JPEG du boîtier aura son “tampon” d’authenticité, c’est sans doute une avancée dans la chasse aux fausses images, mais qui dit technologie numérique de contrôle dit recherche de contournement et avec l’IA, même les clés de protection aujourd’hui inviolables ne le seront peut-être plus d’ici quelques temps, sans doute plus vite qu’on ne le pense. Et bien sûr, la technologie nous sauvera par, encore, une nouvelle solution encore plus ci ou plus ça… 😀
Pour finir, d’accord le photographe pourra éventuellement prouver qu’il aura réellement pris sa photo, mais s’il photographie une scène dans laquelle une image générée par IA apparaît ?… Comme cette Une de Libé ? (lire ici)
L’argument final du Directeur de la Publication de Libération à la dernière question en dit long :
_ Aurait-il fallu, alors, mentionner en légende le fait que l’homme sur la vraie photo brandissait une fausse image ?
_ Probablement oui mais la légende de l’agence AP ne l’a pas mentionné, soit par omission soit par manque de temps, et nous de même. C’est évidemment regrettable.
Dans cette course à l’information entre ces médias historiques et les prétendus réseaux sociaux on a là aussi une sacrée avancée ! Mais surtout ne changeons rien, comment pourrait-on vivre, et pour certain⋅es travailler aujourd’hui sans ces derniers ?… 🙁

Vous découvrez sûrement juste en dessous des émoticônes, c’est nouveau oui.
Pas encore bien sûr que ça reste longtemps, c’est un essai.
L’idée est d’avoir un retour sur la perception du capteur, sans avoir à l’écrire explicitement dans les commentaires, mais merci à celles et ceux qui le font !
Et ça marche aussi pour les commentaires, on peut donc en un clic laisser un avis visuel. Et on peut même le modifier après coup.
On notera que c’est plus qu’un simple “like” sans doute un poil réducteur et c’est anonyme, basé sur un cookie dans le navigateur. On verra d’ici quelques temps si je laisse ça.
Un avis sur la question ? 😀
